Jugement rendu par le Tribunal correctionnel de Bordeaux le 25 janvier 2023
N°22252000379
Depuis quelques années, nous assistons à un phénomène de libération de la parole des femmes victimes de violences de la part de leur compagnon.
Cette évolution est indispensable et participe de l’affirmation de la place des femmes tant dans la société qu’au sein du couple.
La dignité de ces dernières, trop longtemps bafouée, est l’objet d’un combat de tous les instants.
Cependant, cette lutte ne saurait en aucune façon être instrumentalisée et la Justice, le 25 janvier 2023, a su voir clair dans les déclarations mensongères d’une plaignante à l’encontre de Monsieur Y.
En effet, celle-ci dénonçait des faits de violences commises par son compagnon, Monsieur Y, le 7 septembre 2022, lui occasionnant une incapacité de travail de 3 jours.
À l’appui de ses dires : des photos de son visage tuméfié.
Monsieur Y, placé en garde à vue et entendu sur les faits, clamait son innocence et affirmait que la plaignante avait eu tout loisir de se porter elle-même les coups lorsqu’il avait quitté le domicile à la suite d’une dispute.
Cette ligne de défense, peu utilisée en pratique, avait pour elle un argument de poids : Monsieur Y détenait des vidéos sur son téléphone montrant la plaignante s’arrachant les vêtements et tentant de le violenter lors d’un précédent épisode de crise.
De plus, Monsieur Y accusait la plaignante de s’être auparavant frappée le ventre, malgré son état de grossesse, afin d’empêcher ce dernier de rompre.
Cet odieux chantage était fort heureusement, et étonnamment, confirmé par Madame elle-même ce qui accréditait un peu plus la version de Monsieur Y.
Lors de l’audience, et au regard de ces éléments, il était naturellement défendu la relaxe pure et simple de Monsieur Y.
Le Ministère Public, fait rare, abondait dans le sens de la défense.
Le Tribunal entendait les arguments déployés par le Cabinet et relaxait Monsieur Y des chefs de la poursuite.
En toute matière, il est indispensable de sacraliser le principe selon lequel le doute doit profiter au prévenu et rappeler qu’une condamnation ne saurait intervenir sans être absolument certain de la culpabilité de celui que l’on est amené à juger.